Ne chercher pas à comprendre qui je suis.

Je suis né un jour de pluie, c'est tout ce que je sais, après, la date sur le certificat de naissance que je me suis empressé de brûler n'existe pas, je ne suis rien, parce que si j'étais quelque chose, on me regarderait, on me parlerait, or j'aime être seul. Je passe mes nuits à errer dans les rues, vous ne me verrez pas en plein jour, dès qu'un petit rayon de lumière effleure ma peau, je sens comme toutes mes cellules se détruire une à une douloureusement. Je peux être dangereux comme innocent, je peux être violent comme doux, cela dépend si j'ai déjà les lèvres maculées de sang, si j'en veux encore ou si je suis déjà dégouté jusqu'à ma prochaine crise. Je hais mon existence, je ne me suis jamais attaché à personne, il m'arrive de sourire. Rarement. Je souris quand mes proies agonises, je souris quand je pompe votre sang, et, toutes mes proies sont des jolis garçons, parce que j'aime déposé un dernier baiser sur les lèvres avant qu'il ne parte pour de bon dans l'au-delà. Je ne changerai pas, parce que je ne désire pas le faire, je suis ce que je suis, c'est tout ce qui compte, j'ai décidé de ne pas m'attacher à quelqu'un, par contre il me prend de trainer avec vous, humain, j'aime votre façon de vous attacher aux personnes qui vous entourent, j'aime votre façon de tomber amoureux, je vous envie, j'aimerais comprendre les sentiments qui traversent votre corps ? Votre cœur ? Ou bien peut être votre esprits. Je passe des nuits entières à vous observer, en silence, dans un coin pour essayer de comprendre cette fièvre qui vous submerge, est-ce grâce à ce que vous buvez ? Est-ce parce qu'au fur et à mesure de la soirée, vous vous laissez tout simplement aller avec le premier venu ? Même si je ne le montre pas, même si lorsque vous me regardez, je disparais, j'ai envie de comprendre, parce que, tout ce que je ne suis pas m'intéresse. Parce que j'envie tout ce que je fuis, parce que je désire être comme vous. Il m'arrive de rester cacher dans le bar toute la journée à dormir dans un coin quand je sais qu'il est vide, je n'ai pas de maison, je n'ai pas de vie, si j'ai une vie, une vie d'errance et éternel.

Il en faudrait si peu pour que son cœur se réchauffe.